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Dans et autour de la Balle climatique il y a neuf thèmes différents à découvrir autour du climat.

Par biodiversité, on entend la diversité des espèces animales et végétales, mais aussi des écosystèmes de notre planète. Elle est le fondement de notre vie. L’alimentation, le bien-être et la détente en dépendent. La biodiversité en Suisse a diminué de manière dramatique au cours des dernières décennies. Aujourd’hui, un tiers des espèces indigènes sont menacées, voire en voie d’extinction.

Les principales raisons de ce déclin sont l’extension des surfaces naturelles, l’exploitation intensive et la sur-fertilisation des sols, l’utilisation importante de pesticides, la surexploitation des cours d’eau, ainsi que la propagation d’espèces exotiques. Le réchauffement climatique entraîne en outre une perte de biodiversité.

Depuis le milieu du siècle dernier, les zones d’habitation et les voies de communication s’étendent considérablement, entraînant la disparition d’écosystèmes variés. L’exploitation intensive des surfaces agricoles entraîne la disparition de nombreuses haies, arbres et murs de pierres sèches. L’utilisation de pesticides provoque une forte diminution des populations d’insectes. La sur-fertilisation a pour effet que trop de substances nutritives comme les nitrates, parviennent également dans les surfaces pauvres en nutriments, comme les prairies sèches. La perte de surface, le morcellement des habitats des plantes et des animaux, ainsi que les changements rapides d’habitat entraînent une diminution de la biodiversité suisse.

Les surfaces présentant une biodiversité élevée peuvent en partie stocker plus de CO2 que les surfaces identiques présentant une faible diversité, car une biodiversité élevée contient des organismes du sol variés. Ceux-ci transforment le carbone des plantes en matière organique du sol. Le carbone est ainsi fixé à long terme dans le sol et retiré durablement de l’atmosphère. La perte de biodiversité entraîne donc une augmentation du CO2 dans l’atmosphère.

APPROCHES DE SOLUTIONS

  • La qualité du sol doit être assurée. Pour cela, il est indispensable de fixer des limites plus strictes pour les engrais azotés. De plus, l’utilisation de pesticides doit être fortement limitée, voire interdite.
  • Les espaces verts dans les zones d’habitation doivent être plus naturels et plus diversifiés. Pour cela, il faut des explications, des incitations et des règles claires.
  • Les terres et les eaux doivent être davantage renaturées, par exemple en plantant des haies ou en réaménageant naturellement les rives des lacs et des rivières.
  • De nouvelles réserves naturelles, plus vastes et interconnectées doivent être désignées en Suisse.

De grandes quantités de combustibles fossiles sont brûlées dans le monde entier pour produire de l’énergie. La combustion libère des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ce qui est la cause principale de la crise climatique d’origine humaine.

En Suisse, près de 70% de la consommation d’énergie est couverte par la combustion de pétrole et de gaz naturel. Ceci parce que nos véhicules fonctionnent principalement à l’essence et au diesel et parce qu’environ deux tiers des bâtiments sont encore chauffés au pétrole ou au gaz naturel. C’est un record européen. Nous ne couvrons qu’un quart environ de notre consommation d’énergie totale, avec de l’électricité d’origine hydraulique, nucléaire, photovoltaïque et éolienne.

Pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et respecter l’objectif de 1,5° C fixé par l’accord de Paris sur le climat, nous devons abandonner l’utilisation des combustibles fossiles et couvrir nos besoins énergétiques par des énergies renouvelables. La Suisse veut atteindre cet objectif d’ici 2050. Mais jusqu’à présent, elle progresse beaucoup trop lentement dans la réalisation de cet objectif.

En une heure et demie, le soleil fournit à la Terre à peu près autant d’énergie que la population mondiale en consomme en un an. Le potentiel de l’énergie solaire est énorme. De plus, les technologies nécessaires à une conversion aux énergies renouvelables sont largement disponibles. Mais à l’heure actuelle, en Suisse, de longues procédures et des incitations trop peu intéressantes empêchent la mise en place rapide d’installations solaires sur toutes les surfaces de toit appropriées. La protection de la nature et du paysage s’oppose souvent au développement de l’énergie éolienne. Le remplacement des chauffages au fioul par des pompes à chaleur nettement plus efficaces ne progresse guère non plus.

APPROCHES DE SOLUTIONS

  • Les combustibles fossiles génèrent des dommages environnementaux qui ne sont pas encore pris en compte dans le prix. Ces coûts externes doivent être pris en compte et payés par le consommateur. Pour cela, il faut une taxe CO2 sur les combustibles fossiles.
  • En développant l’énergie solaire sur des surfaces d’habitat déjà imperméabilisées, il est possible de couvrir l’ensemble des besoins en électricité de la Suisse sans que d’autres surfaces naturelles ne soient aménagées. Pour cela, il faut de bons systèmes d’incitation, des subventions et des procédures non bureaucratiques.
  • Comme la production d’électricité par les énergies renouvelables est fluctuante, des systèmes qui stockent l’électricité les jours ensoleillés sont nécessaires. En Suisse, les centrales de pompage-turbinage avec des lacs de retenue assument jusqu’à présent cette tâche. Il faut créer d’autres possibilités de stockage.

La mobilité fait partie des besoins fondamentaux de l’être humain. L’invention du chemin de fer, de la voiture et enfin de l’avion a permis de parcourir de plus grandes distances en beaucoup moins de temps. Plus les moyens de transport sont bon marché, plus les réseaux de transport sont développés, plus le volume de trafic est important.

Environ un tiers des émissions suisses de gaz à effet de serre sont dues aux transports. Si l’on ajoute à cela les vols internationaux des Suisses, on obtient encore près de 15% d’émissions supplémentaires. C’est donc dans le domaine des transports qu’il est le plus urgent de réduire les émissions.

Partir rapidement à la montagne ou rendre visite à des amis à l’autre bout de la Suisse n’est plus un problème aujourd’hui. Le trafic de loisirs représente près de la moitié des distances parcourues à l’intérieur du pays. Près d’un quart de la mobilité en Suisse concerne les trajets domicile-travail. Si l’on considère non seulement la production, l’exploitation et l’entretien, mais aussi l’infrastructure utilisée, comme le réseau ferroviaire et routier, l’impact environnemental d’un kilomètre en voiture est huit fois plus élevé que celui d’un kilomètre en train.

S’envoler pour New York le temps d’un week-end prolongé, cela semble amusant. Les Suisses sont des voyageurs extrêmes. Par rapport à nos voisins, nous prenons deux fois plus souvent l’avion. Ce qui est particulièrement néfaste pour le climat. Un seul vol de vacances peut réchauffer davantage le climat que de conduire une voiture pendant un an tout en chauffant sa maison avec du pétrole.

APPROCHES DE SOLUTIONS

  • Il faut des incitations fortes pour que les gens renoncent à leur propre voiture. Par exemple, le transport motorisé doit coûter plus cher. De plus, les voitures conduites doivent redevenir plus petites et plus légères.
  • Les transports publics sont nettement moins polluants que le trafic automobile et doivent donc être davantage encouragés. Pour ce faire, il faut redistribuer l’infrastructure existante du trafic automobile en faveur des transports publics, par exemple en transformant une voie rapide à deux voies en une voie unique avec une large piste cyclable.
  • De tous les moyens de transport, le vélo classique est de loin celui qui génère le moins de pollution par kilomètre. C’est pourquoi il est souhaitable que les déplacements à pied et à vélo soient développés davantage. De plus, faire du vélo est très bon pour la santé.
  • En revanche, l’avion doit être fortement renchéri. Ainsi, l’aviation doit également payer la TVA et les taxes sur le kérosène. Car jusqu’à présent, c’est justement l’aviation qui est particulièrement subventionnée.

En Suisse, la fabrication et l’élimination des biens industriels sont responsables d’environ un quart des émissions de gaz à effet de serre. Les produits industriels nécessitent des matières premières, des installations de production et de l’énergie. La production de ciment, d’acier et de produits chimiques de base, en particulier, est très intensive en CO2, car elle a besoin de températures élevées.

Le développement de matériaux de construction respectueux de l’environnement ou l’utilisation complète d’énergies renouvelables dans les processus chimiques, ainsi qu’une meilleure recyclabilité des matières premières, représentent un potentiel de réduction important. 

L’industrie est à l’origine d’un très grand nombre d’émissions de gaz à effet de serre dans le monde, car ses besoins énergétiques sont principalement couverts par des combustibles fossiles. Une grande partie de la production à forte consommation d’énergie se fait aujourd’hui à l’étranger. Avec les matières premières importées à fort taux d’émission comme le coton, les engrais, l’or ou le café, la Suisse transfère une partie de son empreinte climatique à l’étranger.

Les grands groupes internationaux basés en Suisse et actifs dans l’extraction de matières premières, mais qui ne respectent guère les normes internationales, posent des problèmes.

La production de substances chimiques de base, très polluantes, est également problématique. Les gaz à effet de serre fluorés utilisés dans les congélateurs, les climatiseurs et les matériaux d’isolation en sont un exemple. Leur potentiel d’effet de serre est jusqu’à 20’000 fois plus élevé que celui du CO2.

APPROCHES DE SOLUTIONS

  • Des plans d’action contraignants sont nécessaires pour que les biens industriels soient produits de manière efficace sur le plan énergétique et que les matières premières soient extraites de manière plus respectueuse de l’environnement. Pour cela, toutes les branches de l’industrie doivent se convertir à l’utilisation des énergies renouvelables. Les biens produits, comme les machines ou les réfrigérateurs, doivent également être économes en énergie lors de leur utilisation ultérieure.
  • Les substances fortement polluantes, comme les gaz fluorés, doivent être interdites. Le commerce des combustibles fossiles doit également être fortement limité.
  • Le système d’échange de quotas d’émission de CO2 doit être réformé à l’échelle européenne. Actuellement, les certificats en circulation sont trop nombreux et trop bon marché. Il faut des incitations fortes pour que les entreprises industrielles réduisent leurs émissions.
  • Les marchandises importées doivent être soumises à une taxe sur le CO2 dont le montant est identique à celui de la taxe sur le CO2 appliquée aux marchandises produites dans le pays. L’incitation à délocaliser la production à l’étranger diminue donc.

L’homme doit manger tous les jours, c’est pourquoi l’agriculture est essentielle à sa survie. Cependant, notre alimentation est responsable d’environ un cinquième des émissions nocives pour le climat, car elle est fortement basée sur des aliments d’origine animale comme la viande et les produits laitiers.

La production d’aliments d’origine animale génère nettement plus de gaz à effet de serre que celle d’aliments d’origine végétale.

Les aliments pour animaux de rente sont cultivés sur près de la moitié des terres arables du pays. La même quantité d’aliments pour animaux est en outre importée de l’étranger. Il s’agit souvent de soja provenant de pays comme le Brésil. La culture du soja entraîne la destruction de nombreuses forêts tropicales. Le déboisement des forêts et des forêts tropicales en particulier renforce la crise climatique, car les forêts sont d’importants réservoirs de CO2.

En Suisse aussi, les terres arables sont exploitées de manière intensive. Le compactage des sols ainsi que l’utilisation importante d’engrais et de pesticides endommagent des écosystèmes importants et ont un impact négatif sur la biodiversité. Lors de l’utilisation à grande échelle d’engrais azotés, la décomposition de l’engrais produit du protoxyde d’azote qui est 300 fois plus nocif pour le climat que le CO2.

En outre, un tiers des aliments sont jetés en Suisse. D’une part parce que les aliments se détériorent avant même d’être consommés, d’autre part parce que les légumes et les fruits, par exemple, ne correspondent pas à la forme souhaitée.

APPROCHES DE SOLUTIONS

  • Le nombre de vaches et de moutons doit être limité à celui qui peut être nourri par l’économie herbagère indigène, sans adjonction d’aliments concentrés.
  • Les subventions agricoles qui nuisent au climat, comme le soutien à la production de fourrage sur les terres arables, doivent être stoppées. En lieu et place, il convient de promouvoir les aliments d’origine végétale afin d’augmenter le degré d’autosuffisance de la Suisse.
  • Une plus grande attention doit être accordée à la qualité des sols. Il faut des valeurs limites plus strictes et une taxation des engrais azotés. L’utilisation de pesticides doit être fortement limitée, voire interdite.
  • Moins de normes concernant la taille, la forme et les couleurs des légumes et des fruits devraient permettre de réduire le gaspillage alimentaire.
  • La population doit être informée des avantages d’une alimentation locale, saisonnière et à base de plantes pour la nature, le climat et sa propre santé.

En Suisse, la température moyenne a augmenté de 2°C au cours des 150 dernières années. C’est surtout au cours des 30 dernières années que les températures supérieures à la moyenne se sont multipliées. Il en résulte une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les canicules, les sécheresses estivales, les inondations, les glissements de terrain, les éboulements et les tempêtes.

Il est donc particulièrement important pour la Suisse de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de limiter l’augmentation de la température mondiale à un niveau nettement inférieur à 2 °C. De plus, des adaptations aux effets du changement climatique sont inévitables.

Le réchauffement climatique entraîne la fonte des glaciers, le dégel du permafrost et, par conséquent, une augmentation des glissements de terrain, des chutes de pierres et des coulées de boue. Pendant les mois d’été, des précipitations plus intenses renforcent l’érosion des sols. Parallèlement, des périodes de sécheresse prolongées en été entraînent des pénuries d’eau locales. Des pertes de récolte plus fréquentes en sont la conséquence.

En hiver, en revanche, les pluies permanentes sont plus nombreuses, car la limite des chutes de neige s’est élevée. Les pluies permanentes en hiver et la fonte des glaciers en été entraînent la perte des réservoirs d’eau naturels.

L’accumulation de jours de canicule en été comporte des risques pour la santé et entraîne des décès supplémentaires. Ce sont surtout les personnes âgées, les jeunes enfants et les femmes enceintes qui souffrent de la chaleur. Dans les villes, le problème s’aggrave : la faible circulation du vent, les surfaces imperméables qui s’échauffent fortement et le manque d’ombre des arbres, entraînent des températures plus élevées et un refroidissement moindre. C’est ce qu’on appelle l’effet d’îlot de chaleur.

APPROCHES DE SOLUTIONS

  • Le système d’alerte et d’information sur les conditions météorologiques extrêmes et les zones à risque doit être davantage développé. Dans les endroits menacés, il faut prendre des mesures de construction, comme par exemple : une protection contre les chutes de pierres.
  • Pour compenser la pénurie d’eau, l’approvisionnement en eau doit être mis en réseau à l’échelle intercommunale. Il faut des règles et des mesures pour que les zones humides et les cours d’eau soient préservés et renaturés, que les forêts mixtes soient reboisées et que les zones protégées et les biotopes soient mis en réseau. Ils ont un effet compensatoire en cas de fortes intempéries.
  • Dans les villes, des mesures sont nécessaires pour lutter contre l’effet d’îlot de chaleur. Il faut plus d’arbres, plus de zones vertes, moins de surfaces imperméabilisées, plus de cours d’eau ainsi que des structures de bâtiments qui permettent une bonne circulation de l’air.

La Suisse compte parmi les principales places financières du monde et est la plus grande place de négoce de matières premières au monde. Au total, sept billions de francs sont placés en Suisse. Environ un tiers des matières premières ayant un impact sur le climat, comme le pétrole brut, l’or, les céréales et le soja, sont négociées via la Suisse.

La place financière suisse finance dans le monde entier plusieurs fois les émissions de CO2 de la Suisse. De même, le commerce suisse des matières premières cause dans le monde entier environ 20 fois plus de dommages à l’environnement que ceux générés en Suisse. La place financière et commerciale suisse joue ainsi un rôle moteur dans la crise climatique.

Une grande partie de l’argent de la place financière suisse va dans des domaines nuisibles au climat, comme l’extraction du pétrole ou du charbon. Nous acceptons ainsi un réchauffement climatique de 4 à 6°C. Si la place financière suisse ne respecte pas l’accord de Paris sur le climat, le monde entier ne pourra pas respecter l’objectif de 1,5 °C.

Investir dans des secteurs qui émettent beaucoup de CO2 est dangereux sur le plan économique : Si tous les États veulent réduire leurs émissions de CO2, ces investissements ne seront plus rentables et les crédits ne pourront plus être remboursés. Il y a le risque d’une bulle spéculative. L’éclatement d’une telle bulle entraîne une crise économique.

De nombreux investisseurs souhaitent des possibilités de placement durables qui ne nuisent pas au climat. De tels produits d’investissement existent déjà de manière isolée. Souvent, à y regarder de plus près, ces produits ne sont malgré tout pas durables. On parle alors de « greenwashing ». Il n’existe pas encore de normes contraignantes pour l’évaluation de la durabilité des produits financiers.

APPROCHES DE SOLUTIONS

  • Il faut des directives légales pour les banques suisses, les caisses de pension et la Banque nationale suisse afin qu’elles n’investissent que dans des projets et des entreprises compatibles avec l’accord de Paris. Les entreprises durables obtiennent ainsi les moyens de développer des technologies d’avenir et respectueuses du climat.
  • Les banques et les gestionnaires de fortune suisses doivent évaluer leurs produits de placement selon des normes de durabilité uniformes et reconnues, par exemple sur la base des 17 objectifs de développement durable des Nations unies.
  • Le commerce des matières premières a besoin de plus de réglementation et d’objectifs de durabilité contraignants. Les entreprises du monde entier doivent être tenues responsables des dommages environnementaux liés à l’extraction et à l’utilisation des matières premières.
  • Les accords de libre-échange doivent contenir des dispositions contraignantes sur la durabilité des marchandises échangées.

Le début de l’industrialisation, il y a environ 250 ans, a permis à certains pays de connaître un grand développement économique. Aujourd’hui encore, les pays qui ont connu une industrialisation précoce sont parmi les plus prospères. La Suisse fait partie de ces pays industrialisés.

L’utilisation de combustibles fossiles était une condition préalable essentielle à l’industrialisation. La combustion de combustibles fossiles a libéré beaucoup de CO2. Ce CO2 supplémentaire dans l’atmosphère est la cause principale du réchauffement climatique d’origine humaine. Il en résulte que les pays industrialisés sont les principaux responsables de la crise climatique actuelle.

Les pays industrialisés ont profité des structures coloniales en exploitant les colonies comme fournisseurs de matières premières, sans donner à ces pays la possibilité de se développer économiquement. Les pays du Sud n’ont donc guère produit d’émissions et n’ont guère contribué à l’émergence de la crise climatique.

Aujourd’hui encore, les émissions de CO2 par habitant sont nettement plus élevées dans les pays industrialisés que dans les autres pays. Les 10% les plus riches de la population mondiale – dont la Suisse fait partie – émettent plus de la moitié des émissions mondiales de CO2.

Souvent, les pays du Sud mondial sont particulièrement touchés par les conséquences de la crise climatique. Par exemple : la région du Sahel connaît souvent des sécheresses et des phénomènes météorologiques extrêmes qui s’aggravent encore avec la crise climatique.

Mais il y a aussi des injustices à l’intérieur des pays. Par exemple : la hausse des prix des denrées alimentaires est plus problématique pour les personnes à faible revenu que pour les personnes à bon revenu.

APPROCHES DE SOLUTIONS

  • Les économies de CO2 doivent être réalisées selon le principe du pollueur-payeur. Cela signifie que les pays industrialisés doivent réaliser la majeure partie des économies. Si le quota de CO2 était réparti de manière égale, chaque personne dans le monde disposerait d’environ 1,5 tonne d’émissions de CO2 par an. En Suisse, la consommation totale est actuellement d’environ 12 tonnes par personne.
  • En raison de leur responsabilité historique dans la crise climatique, les pays industrialisés s’étaient engagés dès 2009, lors du sommet de Copenhague sur le climat, à verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 aux pays du Sud de la planète pour la protection du climat. Cet engagement n’a pas été respecté jusqu’à présent.
  • En outre, les accords commerciaux (de libre-échange) doivent être réformés de telle manière que des normes contraignantes en matière d’environnement et de droits de l’homme, soient intégré.

Notre mode de vie est fortement marqué par la consommation. La publicité, la psychologie de vente et les stratégies de prix bas nous motivent à consommer plus que ce dont nous avons besoin. Les tendances changeantes et les progrès technologiques rapides, par exemple dans le domaine de l’électronique, continuent d’alimenter la surconsommation.

Parallèlement, les commerçants affirment que la demande détermine l’offre. La responsabilité est ainsi rejetée sur les consommateurs. Mais l’offre influence tout autant la demande.

Les films, les médias et la publicité suscitent en nous le désir d’acheter des choses. Ils promettent une appartenance et des moments de bonheur. Malheureusement, ces moments de bonheur sont de courte durée.

La plupart du temps, nos biens de consommation sont également de courte durée. La mauvaise qualité, le manque de réparabilité et l’obsolescence intentionnel entraînent une usure rapide. La courte durée de vie de ce type génère d’énormes montagnes de déchets. Par exemple, la quantité annuelle de déchets électroniques par personne en Suisse a presque doublé au cours des 20 dernières années. De plus, la production des biens de consommation génère de grandes quantités de gaz à effet de serre ainsi que d’autres effets négatifs sur l’environnement. Près des trois quarts de l’impact environnemental total de notre consommation sont générés à l’étranger.

Nous sommes loin d’utiliser les matériaux et les ressources de manière durable. Si tout le monde avait le mode de vie suisse, il faudrait trois globes terrestres.

APPROCHES DE SOLUTIONS

  • Il est nécessaire d’interdire la publicité pour les produits critiques pour l’environnement et d’informer les consommateurs sur la consommation durable. Un label de durabilité complet doit assurer la transparence.
  • Dans le commerce de détail, les produits durables et à longue durée de vie doivent obtenir les meilleurs classements. Les prix des produits doivent refléter les coûts réels. Il ne faut pas créer d’incitations à l’achat par des stratégies de prix bas.
  • Il faut des obligations claires en matière de réduction des déchets, par exemple en ce qui concerne les emballages ou le gaspillage alimentaire.
  • L’économie circulaire doit être encouragée. Partager, réutiliser, réparer et reconditionner les produits : ces approches doivent devenir la norme. Pour cela, il faut des directives contraignantes pour la production de biens en termes de compatibilité, de durabilité et de réparabilité.